Mon premier sondage intermittent

Vous souvenez-vous de votre première fois ? Quand vous avez pris pour la première fois une sonde pour vider votre vessie ? Je m'en souviens encore clairement - comme si c'était hier.

1245960-Regina Fernandez on wheelchair blog post World MS Day-HC (1)La première fois où je ne suis pas parvenue à uriner normalement, je n'ai pas osé en parler à mon médecin. Ma honte était immense. J'ai commencé à boire moins pour ne pas avoir à uriner aussi souvent, mais il devenait de plus en plus difficile de pouvoir uriner tout court. J'ai essayé toutes les astuces possibles et imaginables pour forcer mon corps à uriner. Au début, ça marchait, mais ensuite, ça allait de mal en pis, jusqu'à ne plus y arriver du tout.

De plus en plus d'urine stagnait dans ma vessie. Et comme vous le savez peut-être, l'urine résiduelle dans la vessie est un danger pour la santé. Elle provoque une cystite qui doit être traitée. À cause de toute cette urine dans ma vessie, j'ai soudain eu des coliques néphrétiques, j'avais très mal.

Finalement, je n'ai pas eu le choix : je devais en parler pour obtenir de l'aide. J'ai contacté l'hôpital. Après de nombreux examens, le médecin m'a dit que je devrais commencer par une sonde à demeure, c'est-à-dire une sonde qui reste en place en permanence, puis apprendre plus tard à m’autosonder.

J'imaginais le procédé et un tas de questions m’ont traversé l’esprit : devrais-je le faire moi-même ?

Mais comment ?

J'ai quitté l'hôpital l'esprit rempli de questions.

Mon trouble vésical était associé à l’évolution de ma sclérose en plaques (SEP). De nombreuses atteintes du système nerveux, dont la SEP, peuvent avoir un impact sur la fonction vésicale.

Au bout d'un mois, et lorsque l’aggravation s’est stabilisée, mon urologue m'a fait découvrir le sondage intermittent. Une infirmière est venue chez moi et m'a tout expliqué calmement et clairement, de sorte que je me suis sentie vraiment en confiance et à l'aise. Lorsque le moment est venu d'aller aux toilettes, j'étais plutôt nerveuse, mais heureuse de ne pas être seule.

Tout d'abord, je me suis lavé les mains soigneusement, puis je me suis assise sur les toilettes et on m'a retiré la sonde à demeure. Mon cœur battait encore plus fort. L’infirmière m'a tout expliqué calmement, puis c'était à moi de jouer. J'ai préparé ma première sonde, j'ai suspendu l'emballage au mur en collant la languette adhésive fournie, afin de pouvoir retirer la sonde de manière hygiénique en saisissant le godet à l'extrémité de la sonde. Jusqu'ici tout allait bien, tout se passait comme prévu !

Puis je me suis redressée et j'ai positionné le miroir de manière à mieux voir le méat urinaire, mais je n'ai pas réussi à trouver le bon endroit pour insérer la sonde. Ni la première fois, ni la deuxième. Je suis devenue de plus en plus nerveuse. Mais l'infirmière est restée calme et m'a donné d'autres conseils - comme la façon de mettre la main dans le bon angle ou les différentes positions du bassin. Et enfin, je n'en revenais pas de ce qu'elle m'offrait : une petite lampe de poche ! J'ai demandé ce que je devais faire avec. Elle a souri et m'a dit que je devais m'allonger et utiliser la lumière pour apprendre à mieux trouver mon méat urinaire.

Grâce à tout ce soutien, j'ai enfin vu mon méat et j'ai pu insérer la sonde. J'ai entendu l'urine s'écouler dans les toilettes et j'étais folle de joie et stupéfaite de constater que j'avais réussi à vider ma vessie - et par moi-même, en plus ! Je savais que j'utiliserais cette méthode pour vider ma vessie à partir de maintenant. C'était aussi beaucoup plus facile que je ne l'aurais imaginé. L'infirmière et moi sommes restées en contact, de sorte que je pouvais toujours l'appeler si j'avais des questions ou des problèmes.

Chaque fois que je suis allé aux toilettes, ma technique s'est améliorée et aujourd'hui, aller aux toilettes de cette manière est devenu la chose la plus normale du monde pour moi.

Je n'oublierai jamais mon premier pas vers le sondage intermittent propre (SIP), car il m'a donné la liberté de voyager et de m'adonner à mes loisirs.

Et surtout, de pouvoir boire suffisamment sans craindre de ne pas pouvoir aller aux toilettes.

 

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